Textes sur le Kinomichi en Français:
- Pourquoi le Kinomichi ? --------------------------------------- JL. Sasportes - Le Kinomichi. -------------------------------------------------- Raymond Murcia - Réflexion sur les notions de contact, d'attaque et de défense dans le Kinomichi ------------------- JL Sasportes (PDF) - Kinomichi et Neurones Miroir---------------------------- Andreas Lange Böhm (PDF)
Pourquoi Kinomichi? Associer la notion d'élongation et celle de spirale, dans le contexte d'une relation Terre vers le Ciel est le principe de base du Kinomichi ainsi que de mon enseignement dans le travail du corps qu'il sagisse du travail pour acteurs ou bien celui pour danseurs. Quelque soit la forme de danse pratiquée, je pense que les tensions, les crispations, les compensations, sont d'après ma propre expérience tant de danseur que d'enseignant, les principaux obstacles auquels se heurte, au cours de son apprentissage, l'élève danseur classique ou moderne. Les exercices d'étirements au sol, couché,assis ou á genoux se rapprochent du travail de Mme. Ehrenfried, de Moshe Feldenkrais, ou de l'Eutonie de Gerda Alexander. J'en intègre moi meme une partie dans mes cours de travail sur le mouvement. Ma rencontre avec le Kinomichi et son créateur maitre Noro fut ce que je considère comme un cadeau de la providence. Enseignant de la danse et pratiquant débutant d'Aikido, il me manquait dans ces deux disciplines une dimension que je ne savais nomer. Ce fut, avec le Kinomichi, cette merveilleuse pratique du mouvement et de la rencontre avec le partenaire, qui me permit de comprendre ce que je cherchais. Un enrichissement pour moi même mais aussi, en tant que danseur, et en tant qu'enseignant de la danse. D'autre part l'un des grands inconvenients de l'enseignement de la danse moderne c'est qu'il est pour la pluspart des techniques enseignés (exepté par exemple la danse contact), un enseignement construit pour des individualités et le travail avec l'autre en est très souvent absent. À partir de lá, ego et individualisme peuvent se déveloper se facon démesurée. L'expérience du Kinomichi peut d’une exellente facon compenser ce manque et contribuer á faire prendre conscience au futur danseur ou acteur de la beauté et de la richesse d'une rencontre avec l'autre ce qui est souvent aussi une rencontre avec soi même. Pour ce qui est de ma rencontre avec les acteurs ou chanteurs, j'avoue que certains m'ont beaucoup inquiétés quand á l'état de leur corps et de la relation qu'il avait avec celui-ci. Plongés dans l'étude des caractéres et émotions de l'être humain, cherchant á pénétrer les psychisme torturés des rôles qu'ils devaient assumer, il me semblait qu'ils en étaient arrivés á ignorer totalement l'existence du plus proche compagnon de leur esprit. À chaque expérience d'enseignement pour des acteurs ou chanteurs la découverte des principes de base du Kinomichi et la pratique d'initiation que j'inclus dans mes cours fut pour les étudiants ou artistes une source de découverte et la porte ouverte á un Univers qu’ils avaient jusque lá ignorés. Kinomichi® (extrait du livre de Raymond Murcia: "Kinomichi") Les arts martiaux sont en décadence. "Art?" - Allons, disons auto-défense, sport de compétition, de combat. Pourtant, ils contenaient une voie vers l'ouverture et l'harmonie de l'être. Cette voie est reprise par le kinomichi enseigné et créé par maitre Noro. Dans l'enseignement de son propre maitre: maitre Uyeschiba. fondateur de l'Aikido, était déjà en puissance le kinomichi. Ce dernier en a éliminé l'agressivité, l'affrontement, l'aspect martial, pour développer l'harmonie du contact. On le découvre dans le livre de Raymond Murcia. Il donne une explication sur les cinq stades d'initiation et consacre un chapitre aux points clés de la pratique "les étirements", "le contact", "la verticale" (lien entre ciel et terre>, "positif et négatif" (harmonie), "la spirale" (mouvement de la nature). Surtout, il tente de situer cette pratique x la jonction de la pensée orientale et occidentale. Appuyé par une érudition aux volets divers, le texte nous emmène d'Aristote à Stéphane Lupasco, de Lao Tseu au physicien Nicolescu. Nous sommes entrainés dans le conflit actuel, gigantesque, entre la pensée d'Aristote qui oppose le vrai au non-vrai et la physique moderne qui ne peut se contenter d'un tel modèle, est plus attirée (voir Le Tao de la physique de Capra> par la continuité qui passe du yin au yang sans, comme chez Hegel, détruire la proposition initiale. Voici donc la problématique du kinomichi située au coeur des préoccupations du siècle. Mais n'oublions pas qu'il s agit d'une pratique qui n'est pas née des philosophes mais d'une expérience du corps méditée par maitre Noro. Ses propos, rapportés par l'auteur, jettent sur cette discipline un éclairage peut-être plus direct : Il s'agit. dit-il, de réaliser l'harmonie par le corps. S'il ne s'agissait que de réaliser notre propre harmonie, le kinomichi serait expliqué par les récentes recherches, qui ne sont pas sans lien avec lui, des gymnastiques "douces" citxes dans le livre. On pourrait le voir comme une façon d'arracher, par le mouvement, le secret de l'anatomie pour le plus grand bien du corps et du psychisme. L'architecture corporelle étant, dans son état idéal, une harmonie parfaite. Mais, derrière le mouvement des muscles, il y a "l'intention". Deux gestes extérieurement semblables différent par "l'intention" qui les anime. Prenons garde, le mot "intention" ne signifie pas ici l'idée, le but, le dessein, l'arrière-pensée. Il veut dire (nous référant à son étymologie : "intentio"> extension, augmentation de la conscience ou plutôt de l'inconscience qui fonde le geste, le situe, en sera sa raison d’être. Le sens du Kinomichi est dans l'élargissement de cette "intention" jusqu'á ce que, par le mouvement, l'union avec l'autre débouche sur l'harmonie avec le Tout. Alors nous réaliserons ce que, dans son langage symbolique, maitre Noro nomme "l'union avec le ciel et la terre". C'est cela le "hara" pour le kinomichi et non ce point, personnel, dans le ventre. Il est toujours á conquérir car il n'est pas notre nombril. Comme le fait remarquer l'auteur, ce n'est pas facile, cela demande un long travail. Ce point d'union ou le moi et le non moi sont confondus est source de joie. La reconnaissent ceux qui l'ont rencontrée. Ici se trouve le lien avec la pensée créatrice: "Le tableau est fini, disait Braque, quand il efface l'idée". Autrement dit la dualité. On voit que l'enjeu n'est pas mince. Sur le dojo, en travaillant, on brisera les tensions pour tendre vers cet état d'harmonie mais, attention à trop l'expliquer, on le perd, cet état! Professeur vous parlez frop du hara, disait maitre Noro à Karlfried Graf Durckeim, Si vous en parlez trop votre hara va disparaitre! N'en parlez plus ".De même, Si la pratique n'est pas jointe à une réflexion elle se dissout. C'est certainement un livre difficile àfaire qui tente d'intégrer dans la pensée des philosophes ce qui se découvre par le vécu... Savoir lire en pratiquant, savoir pratiquer en méditant.
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