Je ne saurais pas dire pourquoi, mais il faudra attendre un an et demi, le 13 mai 1984, pour que la création suivante voit le jour. Il s`agit de « Auf dem Gebirge hat man ein Geschrei gehört » (Sur la montagne on entendit un hurlement). C`est une pièce qui montre des scènes très violentes. Notamment la scène du début que l`on retrouve en fin de spectacle aussi, où un homme et une femme sont forcés par d`autres hommes á s`embrasser contre leur volonté. Les deux danseurs cherchent toujours á s`échapper mais ils sont sans cesse rattrapés par leurs poursuivants. Je ne faisais pas partie de cette scène et j`avoue que j`en étais très heureux. Pourtant, ce que je faisais juste avant que le couple et leurs poursuivants rentrent sur scène n`était pas de toute douceur non plus. Je devais aller me tenir debout á un endroit sur le devant de la scène, et Jan Minarek, le grand danseur Tchèque qui souvent dans les pièces jouait le rôle de maître de cérémonie, entraînait en courant le plus rapidement possible, une danseuse pour quelle se fracasse violemment contre moi et m`envoie bouler quelques mètres plus loin. Bien entendu nous ne nous faisions pas mal et je savais amortir le choc pour que seul l`effet visuel soit brutal et spectaculaire. Je préférais toutefois recevoir ce choc que je savais amortir plutôt que d`obliger le pauvre couple á s`embrasser contre leur gré.
Je ne me souviens plus pourquoi cette pièce exprimait tant de violence, ni ce qui c`était passé dans le monde ou dans la vie de Pina a ce moment là pour expliquer le coté dur de cette création |